A la fin janvier 2025, j’ai pris la voiture pour me rendre quelque part dans la Meuse. J’ai fait une bonne partie de la route dans le noir. J’ai traversé des sapinières noires et des villages qui m’évoquaient de sombres faits divers. Un ruisseau ? J’imaginais une terrible histoire de noyade. Mon esprit associe forêts de la diagonale du vide et assassins. C’est comme ça. Pour affiner l’ambiance joyeuse, j’ai écouté l’histoire saisissante du pâtissier Jacques Génin d’un podcast de France Inter. Glaçant.
L’aventure avait donc commencé avant de commencer. Le dépaysement était acquis.
J’ai gagné le petit bourg de B. Je rencontre mon chill commando. Les inconnus sont détendus mais ils ont tous l’air fin prêts, bien plus prêts que moi d’ailleurs. Le seul truc que j’ai de prêt c’est le repas chopé chez le traiteur vietnamien avant de prendre la route… Je fais donc connaissance avec quelques uns de mes futures compagnons de stage. Ils sont tous passionnés par le thème de la survie. Nerd de forums, professionnels de l’engagement, ou aventurier au long cours. Rapidement, ils commencent à élaborer des scénarios sur la façon dont on va être accueilli par nos moniteurs demain. Ils s’attendent au pire histoire de ne pas être déçu. J’avoue être assez confiant sur un niveau d’engagement modéré, je m’en persuade en tout cas ahaha ! (mais j’assimile quand même leur idée qu’on se fasse piquer nos sacs en gardant contre moi une poche avec des essentiels). La météo va être pluvieuse mais beaucoup moins froide que ce que ça aurait pu être à cette saison, c’est déjà ça.
La nuit s’annonce paisible dans un Airbnb mi amusant mi effrayant de déco-damido. L’ambiance est plutôt à prendre du repos avant de crapahuter… Je lis La Source Vive d’Ayn Rand mais je n’accroche pas trop dans cette histoire qui me semble tourner en rond… ça parait pourtant important de la lire pour comprendre certaines idéologies de nos jours…
Le lendemain, suite des présentations avec le reste du groupe et les moniteurs. On nous pitche le scénario : vous êtes un groupes de randonneurs engagés dans un pays un peu chauds. L’instabilité politique permet à des petits groupes de brigands de développer de la contrebande et vous devrez suivre attentivement les recommandations de votre guide local pour éviter les embrouilles. On va rouler en convoi jusqu’au début de la randonnée. Let’s go. On arrive à une lisière de forêt, dans une virage la voiture de tête avec le guide se plante dans un fossé. Je n’en dirais pas plus. Le scénario sera développé et incarné par les moniteurs avec brio dans les deux jours qui suivent…
Le principe du stage était plus de réfléchir comment travailler en groupe et sur le thème du leadership. Je venais surtout pour ça… et pour rencontrer des gens. Le côté survie est évidemment omniprésent, mais en fait on aborde et répète surtout des grands principes basiques très utiles à quiconque traine un peu ses guêtres dans la nature. Je conseille sincèrement à tous ceux qui aiment la randonnée de faire ce genre de formation. On n’est pas du tout dans un trip survivaliste. Des stagiaires ou des moniteurs peuvent avoir des connaissances sur ce thème mais ça n’est pas du tout l’ambiance du stage. (D’où mon sous-titre sur le cake : on ramène sa nourriture pour le stage, pas question de jeuner 48h ou de manger de la soupe d’herbe.)
De ce week-end, je reviens surtout avec l’envie de refaire ce genre de stages, j’avoue craindre aller plus loin en dehors de ma zone de confort mais il faudrait que je me bouge un peu les fesses pour monter en compétences. Sur les choses pratiques, je retiens d’être beaucoup plus attentif à garder certains vêtements ou pans de vêtements (cou, tête) le plus au sec possible. Certes on s’habitue à la pluie quand on est tout une journée dehors dans l’humidité mais quand il s’agit de reprendre des forces, de dormir, être au sec c’est indéniablement mieux. Je retiens aussi que la force est super importante. Naturellement, je me repose sur mes capacités d’endurance bossées depuis 10+ ans. Là-bas, j’ai clairement mis à rude épreuve la capacité à porter et déplacer du lourd. Sur le travail en groupe, je retiens surtout la force de mettre en commun : mettre en commun du temps, du matériel et surtout des compétences. Lors d’un brainstorming un peu poussé dans un pan du scénario j’ai été vraiment bluffé de l’imagination et du pragmatisme de certains membres du groupe pour nous donner des ressources. J’en étais ému ! (D’un autre côté pour d’autres, le simple fait que je parle anglais était incroyable, c’est marrant non ?) C’est top de monter un groupe qui ne se connait pas avec un objectif commun avec de l’enthousiasme et de la bonne volonté. (Détail technique : j’ai testé le service Protegear.io avec mon Garmin InReach Mini 2, c’est beaucoup plus flexible que les abonnements Garmin et ça a bien fonctionné, je vous conseille de regarder ce service si vous utilisez un inReach -attention l’on boarding est un peu sioux avec qq méli-mélos de comptes emails/garmin, je vous conseille de leur écrire avant de créer un compte pour savoir s’il faut prendre le même email que votre compte Garmin)
Merci au CEETS d’organiser ça, c’est top ! Et vous : allez-y !!!
tu viens en meuse faire un stage de survie et tu me dis rien !!!
prêt pour la fin d’un monde 😎