L'aventure dérangeante d'un voyage en Pologne chez Wim Hof
Un séjour pour sortir de sa zone de confort...
En 2019, je suis allé en Pologne pour suivre un stage sur la méthode Wim Hof. Wim Hof est un personnage très spécial qui prône une amélioration de la vie par de l’exposition au froid et des exercices de respiration. Il m'a fallu plus de deux ans pour écrire cette histoire après y avoir participé. Je ressentais un grand besoin de partager ce qui m’était arrivé sans arriver à concrétiser. J’ai finalement publié sur mon précédent blog en mars 2021. Aujourd’hui, j’ai envie de republier ce texte suite à l’écoute des 3 saisons du podcast Dérives de Radio Canada écrites et dites par Olivier Bernard aka Le Pharmachien ainsi qu’à cause de ma rencontre avec un ami qui m’a expliqué être allé faire une retraite au Pérou pour prendre de l’ayahuasca… Je republie ici le texte dans son intégralité, tel que je l'avais écrit en 2021. Ce sujet est important pour moi et j’espère que ce billet de blog nourrira des discussions. English version at the bottom of the french essay.
12 janvier 2019, huit heures du matin. J’ai mis mon pantalon de jogging le plus classe (je n’en ai qu’un). Je suis dans une grande salle à manger d’un hôtel quelque part en Pologne. L’endroit ressemble à un réfectoire de colonie de vacances avec ses deux longues tablées parallèles. Les grands gamins en vacances sont majoritairement des « WASP » des quatre coins de la planète venus rencontrer Wim Hof et sa méthode. Il est là, au fond de la pièce, en short, pieds nus avec un t-shirt jaune délavé sale et une sorte de poncho-couverture. Il danse sur du Michael Jackson devant des hipsters assis en lotus sur des tapis de yoga. Derrière lui, d’immenses baies vitrées dévoilent un panorama de collines enneigées. Je respire profondément. C’est vraiment lui que je suis venu rencontrer ? Je ne connais rien de la méthode, je ne m’y suis même pas initié, un concours de circonstances m’a emmené là. Le blogging n’est pas innocent dans l’affaire. Avant d’arriver là, je me suis juste fait des nœuds au cerveau en lisant des trucs sur la méthode Wim Hof sur des blogs d’individus particulièrement bizarres. Et je dois bien dire que tout ça m’a fait peur. Je suis donc dans une forme d’hypervigilance.
Wim gueule comme une rockstar : « HELLO EVERYBODY ! HOW ARE YOU DOING ? LET’S DANCE ! » Et là 80 gogos à jeun dansent à 8h03 dans un réfectoire en Pologne. C’est un peu le premier effet Kiss Cool. Trois minutes après ce petit dérouillage musculaire : « – HOW DO YOU FEEL ?! GOOD ?! LET’S GO OUTSIDE ! – YEAAHHHH !! »
Nous voilà pieds nus dans la neige, en t-shirt, à faire les guignols. Wim fait un trépied dans la neige, tout le monde essaye de l’imiter. C’est mi inquiétant mi amusant. Ça pince sévère au niveau des pieds. C’est fou comme cette partie du corps qui nous soutient peut être sensible au froid ! Au bout de quelques minutes, la troupe repasse à l’intérieur. La plupart des faces sont hilares, quelques uns ont des visages plus préoccupés, crispés par la morsure du froid. J’alterne à haute fréquence entre ces deux états.
Tout le monde s’installe sur des tapis de yoga et Wim entame un discours de gourou sur le fonctionnement du monde, l’impact de l’argent, Big Pharma, la santé… il veut redonner le pouvoir à chacun de s’auto-guérir. Je suis très mal à l’aise avec ce discours. Wim Hof est un vrai tribun, l’audience est captivée. En transe. Nous sommes alors guidé dans des exercices de respiration. La musique tribale favorise la dissociation. L’hyperventilation appelle l’hyperventilation, c’est très bizarre. Nous voilà une centaine de spasmophiles réunis. Une part de moi reste en alerte, une autre part de moi m’encourage à jouer le jeu après tous ces kilomètres faits. « FULLY IN ! LET IT GO ! » Je me sens bizarre. Les fourmillements dans les doigts apparaissent. J’ai l’impression que quelqu’un fait un malaise dans un coin. Wim gère ça en mode Crocodile Dundee.
Comme on est saisi en rentrant dans l’eau froide, on est saisi par la méthode Wim Hof. Je sors un peu sonné par cette entrée en matière et je me demande sincèrement ce que je vais faire là pendant une semaine, surtout s’il faut se coller en alcalose profonde avec un bataillon de zombies !
Dans la deuxième partie de cette première matinée, des groupes sont formés et nous voilà associés à un instructeur. Le nôtre sera Bart. Un des plus anciens lieutenants de Wim. Contact avenant, déconneur, on l’imagine plus au bar d’une boîte belge à la mode qu’en expert en quoi que ce soit. Mais ma condescendance est vraiment mal placée car je ne suis rien du tout ici. Notre groupe s’appellera les « Arctic Outlaws ». Comme dans un séminaire de team building, nous voilà tous assis en cercle à se présenter succinctement et on apprend les prénoms de chacun. Chacun doit refaire tout le cercle des prénoms jusqu’à soi. C’est con mais j’ai trouvé ce truc efficace, d’ailleurs, je pense me souvenir assez bien de la configuration du cercle et des prénoms des gens plus de deux ans après.
On essaye ensuite d’en savoir un peu plus sur les motivations de tout à chacun pour ce stage. Pas (encore) de grands épanchements psychologiques, on entend « curiosité », « mon pote m’a trainé ici », « je suis la méthode depuis longtemps et je veux devenir instructeur », « je veux diminuer des douleurs articulaires », « j’ai lu tel bouquin et ça m’a fasciné », « j’ai vu Wim guider des gens dans la montagne en short », etc. Il faut ensuite apprendre à connaître encore un peu plus son voisin de gauche par le jeu d’une mini-interview.
Repli égocentrique ou sympathie mal placée, je demande à ma voisine ce que j’aurais aimé qu’on me demande. Histoire de crever un peu l’abcès sur mon malaise. Ca fait moins de 24 heures que je suis dans cet hôtel mais je ne me sens pas bien, surtout à cause du discours de gourou de Wim Hof. Je demande alors à ma voisine, que j'appellerai 'L', ce qu'elle ressent précisément en ce moment. Hic et nunc. Elle éclate en sanglots et part se réfugier je ne sais où. J’ai l’air bien con. Une instructrice en devenir part immédiatement la rassurer. « L » revient après de longues minutes. On a fini tout le tour des interviews des autres. Va falloir que je me débrouille avec ça. Je bricole une solution valorisante pour « L », une touche d’empathie et la crise semble éloignée. Nous avons besoin d’une pause. Chacun regagne ses quartiers.
Déjeuner en grandes tablées, buffet simple et bon, les gens papotent en anglais. Tous super excités, ils n’ont que les mots « cold », « breathing », « wim » et « amazing » à la bouche. Hum. Je suis dans l’inconfort, pas vraiment celui que je suis venu chercher, mais dans l’inconfort c’est certain.
Après le déjeuner, marche digestive et première rencontre avec l’eau froide. Je pense me souvenir qu’il y a une forme d’appréhension. Je marche aux côtés d’américains mastodontes. N. est dans le meat business, Wim est amazing and he is looking forward meeting cold water. On marche dans un décor de feuillus enneigés, le bruit de l’eau nous rappelle notre objectif.
On arrive à un bras où la rivière s’élargit en aval d’une cascade qu’on entend vrombir au dessus. Faut se foutre en maillot de bain pour aller progresser dans l’eau. Mon pote JF y avance franco et je me souviens l’avoir interrogé du regard. J’ai lu une réponse du genre « ça va c’est OK ». J’y vais comme au saute d’un avion en bon état de marche. « 1,2,3 go ! » comme une formule magique qui rend les choses inéluctables. Pour moi ça marche. C’est très saisissant. Le cold shock est bien là mais en restant très peu de temps, c’est gérable.
On sort de l’eau et là c’est l’euphorie collective. On fait tous des grands mouvements de bras en chantant le mantra enseigné pour se réchauffer. C’est une expérience de groupe que je trouve quasi guerrière. On est tous remplis d’adrénaline, on fait un truc dingo avec des gens qu’on connaît à peine dans un environnement paumé et on est content. J’ai trouvé ce moment puissant. Je me suis déjà mis dans ce mode de combat pour passer des épreuves sportives et c’est fort comme sentiment. Alors quand c’est vécu en parallèle par plusieurs humains simultanément, je pense que ça donne quelque chose qui manquent dans nos sociétés et renouer avec ça a probablement des vertus.
Après de bons gros frissons, enfin surtout pour moi le maigrichon, on rentre tranquillement à l’hôtel où ça sera la mini fiesta le soir. Menés par notre DJ Bart aux cheveux sculptés, on échange sur notre vécu et on s’enthousiasme sur notre expérience. La mayonnaise prend.
Le lendemain en fin de matinée, c’est balade en direction de Wim’s House. Je papote avec A, américano-russe sportif. On a quelques passions communes. On suit les mêmes débats stériles sur le Net sur telle ou telle façon de s’alimenter. A l’époque, j’étais très enclin à m’entrainer quotidiennement, cette petite coupure est bizarre pour moi. A est sportif régulier aussi, ça nous démange tous les deux de faire du sport. On va quand même avoir notre dose de stress cardio-vasculaire dans quelques minutes…
On arrive à la bicoque de Wim dans la forêt de Basse-Silésie près de la frontière tchèque. Il y a des bacs d’eau glacée à l’extérieur. On va avoir le droit à notre petite trempette…
L’idée est de rester un peu plus longtemps que le simple aller-retour dans la rivière hier. Si c’est techniquement un peu plus facile car l’eau est immobile et qu’on peut garder les paumes de mains sur ses cuisses (les paumes sont de gros échangeurs de chaleur), c’est quand même physiquement et psychologiquement dur car on trempe franchement plus longtemps.
La morsure du froid se voit physiquement. Je ressors mi-blanc mi-rouge comme un vieux malabar bi-goût. On fait les exos qu’on nous a appris pour se réchauffer un peu avec quelques mouvements. Et après direction le sauna ! Alors là c’est vraiment bizarre… avez vous déjà frissonné dans un sauna ? moi oui ! avec mon gabarit de sprat je suis celui qu’on voit le plus frissonner après nos expositions au froid. Avec l’adrénaline et l’effet de groupe y’a vraiment une ambiance très marrante dans le sauna où notre ami A fait tourner sa serviette en l’air pour diffuser l’air chaud. Je mets du temps à me réchauffer, c’est une sensation dingue… ce qui est encore plus fou c’est de retourner dans l’eau froide après !
Retour à l’hôtel. En fin d’après-midi, y’a une grande session de respiration collective. Pas à l’aise avec ça et pétri d’une envie d’avoir un regard extérieur, je ne participe pas. J’observe avec un œil d’anthropologue projeté dans une drôle de tribu.
Franchement, ça fait peur. Ces mantras scandés imposent leur rythme à des dizaines de personnes qui respirent bruyamment et s’exposent à une belle alcalose respiratoire. Sur l’instant, je suis vraiment en difficulté avec cette pratique religieuse bizarre. Je ne pourrais pas parler proprement de secte car à part le coût exorbitant du voyage, les gourous ne cherchent pas à nous pomper des sous, mais ces pratiques d’hyperventilation de groupe sont quand même furieusement inquiétantes à mes yeux. Déformation professionnelle, je ne peux m’empêcher de penser à d’éventuelles conséquences sur la vascularisation cérébrale et la kaliémie ! je me dis que dans cette centaine de personnes, il doit bien en voir quelques unes avec des antécédents médicaux sérieux…
Il y a bien un raisonnement à travers cette hyperventilation. D’après ce que j’ai compris, l’idée est venue à Wim Hof en voulant mimer la réponse à l’immersion dans l’eau froide et il a observé empiriquement que l’hyperventilation induit elle aussi une sensation de bien-être et/ou que ça lui permettait d’accéder à des émotions. Il se trouve que l’hyperventilation génère une importante sécrétion d’adrénaline. C’est l’adrénaline qui galvanise le groupe et qui est probablement la source des effets sanitaires bénéfiques clamés par Wim Hof et ses apôtres. Une exposition brève à l’adrénaline endogène, met en alerte le système immunitaire et « renforcerait la santé des individus pratiquant la méthode Wim Hof ». Personnellement je suis sceptique face à ces allégations car j’ai l’impression qu’en appuyant régulièrement sur le bouton urgence de notre corps on pourrait créer un désarmement immunitaire. Je pense la même chose avec le régime cétogène. Si l’idée est séduisante au premier regard, je ne comprends pas qu’il puisse être bénéfique d’activer en permanence un mécanisme d’urgence. L’étude des chasseurs cueilleurs montrent leur habilité à trouver de la nourriture dans leur environnement. Quant aux populations arctiques, on sait maintenant qu’ils sont désavantagés génétiquement dans la production de cétones, ça va franchement à l’encontre des hypothèses des LCHF bros.
Pour revenir à Wim Hof et sa méthode, l’étude classique menée par les physiologistes hollandais est là :
Cette journée se termine sur une forme de malaise pour moi. Je suis amusé par le défi physique d’aller dans l’eau froide mais je n’aime pas la recherche d’émotions ou de sensations bizarres à travers l’hyperventilation. Je vis une forme de conflit interne…
Troisième jour. Les alternances de haut et de bas vont se poursuivre en ce troisième jour. Le matin commence très fort. On sort marcher dans la neige en maillot de bain, pieds nus. On se tient tous par la main. Comme s’il fallait entrainer son voisin dans ce truc débile. On se rend à quelques pas de l’hôtel au bord de la rivière. Et évidemment, chacun saute dans l’eau à tour de rôle. Le principe mission commando ne m’effraie pas mais la morsure du froid sur mes pieds est vraiment très forte. Et manque de bol, je suis dans les derniers de la queue-leu-leu.
Heureusement, à l’époque je n’avais pas encore lu les excellents articles d’Alex Hutchinson sur le sport dans des conditions froides parce que j’aurais trouvé encore plus débile ce que nous étions en train de faire. Il semble que le froid intense peut laisser des blessures tissulaires très difficiles à régénérer et que la notion d’entrainement au froid ou d’adaptation au froid est assez fumeuse.
Je saute dans l’eau, les copains sont contents, moi je me dirige vite vers la sortie parce que je me sens en danger. Mon cerveau médical est peut-être trop enclenché et je ne profite pas de l’enthousiasme du groupe mais c’est ainsi… lorsqu’on rentrera à l’hôtel je me calfeutrerai dans mon gros sac de couchage et je frissonnerai de longues minutes avant de récupérer… Il devrait y avoir un cut-off en matière de masse grasse corporelle pour participer ou non à un stage chez Wim Hof…
Je ne me souviens pas trop si après ça en fin de matinée on a fait du « breathing ». Je crois que oui, genre encore grande séance collective ou on tient la main de ses voisins. Pour moi ça ressemble à de l’auto-hypnose, je pars dans mes rêveries, dans des endroits que j’aime bien… je me souviens avoir pensé à la montagne de Ressachaux… je remix un peu le truc à ma sauce… sans hyperventiler comme un fou.
La fin d’après-midi sera plus joyeuse parce qu’on repart se balader dans la neige. Toujours en petite tenue mais on a le droit aux chaussures, gants et bonnet, ce qui change tout en matière de régulation thermique. Là, on se marre bien, on fait les cons en mode carnaval de Dunkerque avec JF. Cette promenade est sensé nous préparer au grand objectif du séjour : monter le long du flanc du mont Sniejka dans la même tenue. L’un des premiers exploits qui a fait connaître Wim. Un reportage là dessus est le premier souvenir que j’ai de Wim Hof d’ailleurs.
Je ne sais plus si c’est ce soir là ou le lendemain mais on enchaine sauna et petite fête et on rigole plutôt bien. Je suis moins crispé quand on s’expose au froid modérément. J’ai moins l’impression qu’un drame médical va survenir.
Le 15 janvier, c’est la fameuse ascension. Franchement, c’était pas grand chose, on a marché une heure et demie dans le froid, c’était gérable. Quand je regarde le plan aujourd’hui, j’ai l’impression qu’on a juste marché jusqu’à un resto ! J’ai un peu l’impression d’être un gamin qu’on a emmené chasser le dahu mais peu importe, c’était fun. Lors de cette balade, j’ai remarqué que Wim portait un sac « seek discomfort » Il s’avère qu’il s’agit d’un groupe de créateurs You Tube qui sont venus en stage chez Wim juste avant nous, leur vidéo peut vous donner un témoignage des lieux et des personnes tels que je les ai connus lors de mon séjour. (16 millions de vues !!)
Le lendemain, le truc dont je me souvienne c’est ce cercle que notre groupe a formé immergé dans la rivière glacée. C’était dur physiquement mais un bon moment de cohésion. J’ai l’impression qu’on a lissé nos peurs et nos attentes du séjour et qu’une petite joie simple s’est installée. De même quand on a fait une balade nocturne silencieuse qui se terminait dans un grand feu de joie. J’ai l’impression que ces moments collectifs « primitifs » font résonner des trucs en nous. Peut-être juste que ça parle à notre imaginaire, peut-être que ça parle à notre biologie…
Immédiatement après le séjour, je flottais chez moi et au boulot avec cet agréable sensation d’avoir été vraiment dépaysé et transformé par ce séjour. J’ai un tout petit peu continué à me tremper le cul dans un bac d’eau froide puis j’ai délaissé cette pratique… Je n’ai pas l’impression d’avoir été arnaqué mais je reste avec l’idée que ces pratiques sont dangereuses. Il n’y a pas trop de gags car il y a finalement peu de stagiaires, assez jeunes et solides. Mais franchement, je peine à croire que le rush d’adrénaline soit formidable pour le cœur quinquagénaire d’un coronarien qui s’ignore par exemple… de même les discours anti-société qui éloigne des soins médicaux scientifiques, on sait où ça mène… (d’ailleurs un jeune instructeur hollandais du stage a fait une vidéo de son séjour à l’hôpital pour Covid, avec O2 et cie, merci la super immunité !)
Je pense que ce genre de voyage est intéressant, je suis plus sorti de ma zone de confort mentale que physique (quoique ?) et j’ai ressenti (temporairement) un truc très positif en moi mais ils ne m’ont pas converti. Je pense avoir enfin écrit ce que je voulais écrire sur Wim Hof, je ne veux pas faire de diatribe, j’ai aimé des choses, je n’en aime pas d’autres. Comme d’habitude, je pense être fidèle à mes valeurs en questionnant les choses. J’espère vraiment que ces écrits pourront servir à quelqu’un. Moi j’ai été un peu traumatisé par des propos diabolisant Wim Hof (par un gars qui fait de l’hypnose de rue…) et j’ai voulu avoir ma propre opinion. C’est fait.
In 2019, I traveled to Poland to attend a workshop on the Wim Hof Method. Wim Hof is a truly unique figure who advocates for improving life through cold exposure and breathing exercises. It took me over two years to write this story after participating. I felt a strong need to share my experience but struggled to put it into words. Finally, I published it on my previous blog in March 2021. Today, I'm compelled to republish this text after listening to all three seasons of the podcast "Dérives" by Radio Canada, narrated by Olivier Bernard, also known as Le Pharmachien, and following a conversation with a friend who shared his retreat experience in Peru with ayahuasca... I'm republishing the text in its entirety, just as I wrote it in 2021. This topic is significant to me, and I hope this blog post will spark meaningful discussions.
January 12, 2019, 8:00 AM. I donned my fanciest jogging pants (the only pair I own) and found myself in the spacious dining hall of a hotel somewhere in Poland. The setting resembled a summer camp dining room with its two long parallel tables. The vacationing "big kids," primarily "WASPs" from around the globe, were there to meet Wim Hof and learn his method. There he was, at the end of the room, in shorts, barefoot, wearing a dingy yellow t-shirt and some sort of poncho-blanket, dancing to Michael Jackson in front of hipsters seated in lotus positions on yoga mats. Beyond him, massive windows revealed a snowy hillside panorama. I took a deep breath. Was this really the man I came to meet? I knew nothing of the method, hadn't even begun to practice it; a series of happenstances had brought me here. Blogging played its part. Before arriving, I'd tangled my brain reading about the Wim Hof Method on blogs by some decidedly odd individuals. And truth be told, it all seemed rather daunting. So there I was, on high alert.
Wim shouted like a rock star: "HELLO EVERYBODY! HOW ARE YOU DOING? LET'S DANCE!" And just like that, 80 fasting folks were dancing at 8:03 AM in a dining hall in Poland. It was quite the icebreaker. Three minutes after this light workout: "HOW DO YOU FEEL?! GOOD?! LET'S GO OUTSIDE! – YEAAHHHH!!"
Suddenly, we were outside, barefoot in the snow, in t-shirts, making fools of ourselves. Wim performed a tripod stance in the snow, and everyone tried to mimic him. It was half alarming, half amusing. The cold bite at our feet was intense. It's remarkable how sensitive the very part of our body that supports us can be to the cold! After a few minutes, the group moved back inside. Most faces bore huge grins, while a few displayed the stress of cold's sting, alternating quickly between these two states.
Everyone settled on yoga mats as Wim began a guru-like discourse on the world's workings, the impact of money, Big Pharma, health... his aim to empower everyone to heal themselves. I felt deeply uncomfortable with this narrative. Wim Hof was a compelling orator, the audience spellbound, almost entranced. We were then guided through breathing exercises. The tribal music facilitated a disassociation of sorts. Hyperventilation bred more hyperventilation; it was an odd sensation. We were a hundred hyperventilating individuals gathered together. Part of me remained alert, another part urged me to engage after having traveled so far. "FULLY IN! LET IT GO!" I felt strange. Tingling sensations in my fingers emerged. I thought someone might be having a fainting spell in a corner. Wim handled it in true Crocodile Dundee fashion.
Like the shock of entering cold water, the Wim Hof Method was startling. I emerged slightly dazed from this introduction, wondering what I'd do there for a week, especially if it involved deep alkalosis with a battalion of zombies!
In the second part of that first morning, we were divided into groups and assigned an instructor. Ours was Bart, one of Wim's oldest lieutenants. With his approachable demeanor and humorous attitude, he seemed more like someone you'd find at a trendy Belgian bar than an expert in anything. However, my condescension was misplaced, as I was out of my element here. Our group was dubbed the "Arctic Outlaws." In a team-building seminar fashion, we sat in a circle for brief introductions, each person reciting the names in the circle up to themselves. It felt silly, but effective; I still remember the circle's layout and names even after two years.
We then delved a bit into everyone's motivations for attending the workshop. No deep psychological revelations yet, but we heard "curiosity," "my friend dragged me here," "I've been following the method for a while and want to become an instructor," "I want to reduce joint pain," "I read a book that fascinated me," "I saw Wim leading people up a mountain in shorts," and so on. We also got to know our left-hand neighbors a bit better through mini-interviews.
Out of either self-centeredness or misplaced sympathy, I asked my neighbor, whom I'll call "L," what I wished someone would ask me, hoping to ease my discomfort somewhat. I had been at the hotel for less than 24 hours but was already feeling uneasy, largely due to Wim Hof's guru-like speech. I asked "L" how she was feeling right then and there, in the here and now. She burst into tears and fled to who knows where. I was left looking rather foolish. A prospective instructor immediately went to comfort her. "L" returned after a long while, just as we were finishing the round of interviews. Now it was up to me to manage the situation. I cobbled together a face-saving solution for "L," mixing in a bit of empathy, and the crisis seemed averted. We all needed a break and retreated to our quarters.
Lunch was served at large tables, a simple and tasty buffet, where people chatted in English. Everyone was buzzing with excitement, with words like "cold," "breathing," "wim," and "amazing" dominating the conversations. Hmm. I was out of my comfort zone, not in the way I had anticipated, but definitely not comfortable.
After lunch came a digestive walk and our first encounter with cold water. I recall a sense of apprehension. I walked alongside towering Americans. N. was in the meat business and thought Wim was amazing and looked forward to meeting the cold water. We trekked through snowy deciduous trees, the sound of water reminding us of our goal.
We reached a part of the river that widened below a roaring waterfall. Time to strip down to swimsuits and venture into the water. My buddy JF boldly went ahead, and I remember giving him a questioning look. His response seemed to say, "It's okay, go for it." So I went for it as if jumping from a perfectly good airplane. "1, 2, 3, go!" felt like a magical incantation making the jump inevitable. For me, it worked. The cold shock was real, but by staying in for just a short while, it was bearable.
Emerging from the water, the collective euphoria was palpable. We all swung our arms wide, chanting the taught mantra to warm up. It felt like a communal, almost warrior-like experience. We were all adrenaline-fueled, doing something crazy with near-strangers in a remote setting, and loving it. I've felt this intense sense of camaraderie during sporting challenges before, and it's a powerful feeling. Sharing it with others amplifies the effect, tapping into something missing from modern society and possibly offering some benefits.
After the initial shock and shaking off the cold, especially as the skinny guy in the group, we headed back to the hotel for what would turn out to be a mini-celebration that evening. Led by our DJ, Bart, with his sculpted hair, we shared our experiences and marveled at what we had been through. The atmosphere was electric.
The following late morning took us towards Wim's House. I chatted with A, an American-Russian athlete. We shared some common interests, including following the same futile online debates about diet. At that time, I was used to daily workouts, so this break felt odd. A also missed his regular sporting routine; we were both itching for some physical activity. Nevertheless, we were about to get our dose of cardiovascular stress.
Arriving at Wim's modest home in the Lower Silesian forest near the Czech border, we were greeted by outdoor tubs filled with icy water, ready for our immersion.
The goal was to stay submerged longer than our quick dips in the river the day before. Technically, it was a bit easier since the water was still and we could rest our palms on our thighs (palms are major heat exchangers), but it was still a physical and psychological challenge to stay in the cold longer.
The effects of the cold were visibly physical. I came out looking half-white, half-red, like a two-flavored chewing gum. We performed the warming exercises we'd been taught, adding some movement. Then, off to the sauna! And that was an odd experience – have you ever shivered in a sauna? I have! With my skinny build, I was the most noticeable shiverer after our cold exposures. The adrenaline rush and group dynamic created a hilariously vibrant atmosphere in the sauna, where our friend A swirled his towel to spread the heat. It took me a while to warm up, an incredible sensation... and even more astonishing was going back into the cold water afterward!
Back at the hotel, the late afternoon was reserved for a large group breathing session. Not comfortable with this and filled with a desire for an external perspective, I chose not to participate. Instead, I observed with the eye of an anthropologist thrown into an unusual tribe.
Honestly, it was unsettling. The chanted mantras set the rhythm for dozens of people breathing loudly, entering a significant state of respiratory alkalosis. In the moment, I found this group hyperventilation practice almost religiously strange. I couldn't precisely label it as cult-like since, aside from the high travel cost, there was no financial exploitation. However, these group hyperventilation practices were indeed alarmingly peculiar to me. Perhaps it's a professional deformation, but I couldn't help but consider the potential consequences on cerebral vascularization and potassium levels! I imagined that among the hundred or so participants, there must be some with serious medical histories...
There's a rationale behind this hyperventilation. As I understood, the idea came to Wim Hof while attempting to mimic the body's response to cold water immersion, and he empirically observed that hyperventilation also induced a sense of well-being and/or emotional access. Hyperventilation triggers a significant adrenaline release, which energizes the group and is likely the source of the health benefits touted by Wim Hof and his followers. Brief exposure to endogenous adrenaline alerts the immune system and is "supposed to enhance the health of those practicing the Wim Hof Method." Personally, I'm skeptical of these claims because it seems that regularly pressing the body's emergency button might lead to immune system desensitization. I have similar reservations about the ketogenic diet. While initially appealing, I don't see the benefit of constantly activating an emergency mechanism. Studies on hunter-gatherers demonstrate their ability to source food in their environment. As for Arctic populations, they're now known to be genetically disadvantaged in ketone production, which directly contradicts the low-carb, high-fat (LCHF) enthusiasts' hypotheses.
Returning to the Wim Hof Method, the classic study by Dutch physiologists stands out:
This day ended with a feeling of discomfort for me. I was entertained by the physical challenge of entering cold water but disliked seeking strange emotions or sensations through hyperventilation. I experienced an internal conflict...
On the third day, the oscillation between highs and lows continued. The morning started intensely. We walked in the snow in swimsuits, barefoot, holding hands as if to pull each other into this folly. We reached the river near the hotel, and naturally, everyone took turns jumping in. The commando mission vibe didn't bother me, but the intense cold biting at my feet was overwhelming. Unfortunately, I was one of the last in line.
Luckily, at that time, I hadn't yet read Alex Hutchinson's excellent articles on cold-weather sports; otherwise, I might have found our activities even more nonsensical. Intense cold can cause tissue damage difficult to heal, and the concept of "cold training" or cold adaptation seems dubious.
I plunged into the water; my companions were pleased, but I quickly headed for the exit, feeling endangered. My medical mind was perhaps too engaged, and I couldn't fully embrace the group's enthusiasm... When we returned to the hotel, I cocooned myself in my sleeping bag, shivering for a long time before I could recover. There should probably be a body fat percentage cutoff for participation in a Wim Hof workshop...
I don't quite remember if we did "breathing" exercises later that morning. I think so, probably another large collective session where we held our neighbors' hands. To me, it felt like self-hypnosis; I drifted into daydreams, places I love... I remember thinking about Mount Ressachaux... I tweaked the experience a bit to my liking, without hyperventilating excessively.
The late afternoon was more enjoyable because we went for another walk in the snow. Still in light clothing, but this time we were allowed shoes, gloves, and hats, which made a significant difference in thermal regulation. We had a great time, fooling around in a carnival-like atmosphere with my friend JF. This walk was meant to prepare us for the main goal of the trip: ascending the slope of Mount Sniejka in similar attire, one of Wim's first feats that gained him recognition. A documentary about this is actually my first memory of Wim Hof.
I can't recall if it was that evening or the next, but we followed up with a sauna session and a small party, and the mood was genuinely light-hearted. I felt less tense when exposed to moderate cold, less fearful of a medical emergency unfolding.
On January 15, we embarked on the famous ascent. Honestly, it wasn't much – we walked for about an hour and a half in the cold, which was manageable. Looking at the map now, it seems we just walked to a restaurant!
I somewhat felt like a child taken on a wild goose chase, but regardless, it was an enjoyable experience. During this walk, I noticed Wim carrying a "seek discomfort" bag. It turns out this is from a group of YouTube creators who had visited Wim for a workshop just before us; their video provides a glimpse into the places and people I encountered during my stay. (It has garnered 16 million views!)
The next day, a moment that stands out is when our group formed a circle, submerged in the icy river. It was physically challenging but became a memorable moment of unity. It seemed like we smoothed over our fears and expectations for the workshop, and a simple joy settled among us. Similarly, a silent nighttime walk that ended with a large bonfire felt like it resonated with something within us. Perhaps it appealed to our imaginations, or maybe even to our biology, echoing a sense of primitive communal experiences.
Immediately after the workshop, I felt afloat, both at home and at work, buoyed by the refreshing and transformative experience of the retreat. I continued the cold water dips briefly before moving away from the practice. I don't feel scammed, but I remain convinced that these practices carry risks. The workshop attendees were mostly young and robust, so there weren't many mishaps. However, I struggle to believe that an adrenaline rush is beneficial, say, for a middle-aged person with undiagnosed coronary artery disease. Similarly, the anti-societal rhetoric that distances people from scientific medical care is dangerous (a young Dutch instructor from the workshop even ended up in the hospital with COVID, needing oxygen – so much for the super immunity).
This kind of journey is intriguing. It pushed me more out of my mental comfort zone than my physical one (though that's debatable), and I experienced a (temporary) profound positive shift within. However, it didn't convert me. I believe I've finally penned what I intended about Wim Hof without being overly critical. I appreciated some aspects and disliked others. As usual, I feel I've stayed true to my values by questioning things. I hope these writings might help someone. I was somewhat traumatized by writings that demonized Wim Hof (by someone who practices street hypnosis...) and wanted to form my own opinion. Now, that's done.
Thanks for this. Interesting read as it is pretty much the same thing at all WHM events. The cult vibes have gotten stronger with each successive year. The real problem though is how people are actually dying because of Wim's teachings. At your retreat do you remember if Wim every taught people to hyperventilate in water--he might have called it "Brown Fat Activation". He might have also run a baptism circle where everyone hyperventilated and submerged together. While he has warnings, it shocks me consistently that he so frequently ignores them. I did a post about it this week. https://sgcarney.substack.com/p/the-tragic-story-of-nova-and-wim